En septembre, c’est la moisson des boues dans les stations d’épuration – 2024

Chaque année, en fin d’été, le SIARP organise la collecte annuelle de boues dans ses petites stations d’épuration (STEU) du Vexin. Reportage en photos sur la station d’épuration de Marines et de Cléry-en Vexin sur cette activité très réglementée et dépendante d’un calendrier.

La Commission européenne considère que les « boues traitées » ont un statut de « déchet », y compris lorsqu’elles sont mélangées à d’autres déchets ou produits.
Toutes les stations d’épuration du territoire du SIARP, comme ailleurs, sont ainsi soumises au respect de différentes directives européennes et lois nationales, afin d’évacuer leurs boues vers des filières d’incinération ou de valorisation agricole, comme le compostage ou l’épandage, ou encore la mise en décharge, appelée aussi centre d’enfouissement technique.

Le SIARP a fait le choix de valoriser si possible ses boues en filière agricole.

« Celles-ci sont ainsi évacuées début septembre pour deux raisons : respecter le calendrier très réglementé de l’épandage dans les champs (date limite : 30 septembre) pour la station de Marines et bénéficier de la chaleur de l’été pour un séchage plus efficace des boues afin de redescendre de façon importante la concentration de boue présente dans les stations », précise Jérémy Lainé, responsable du service Exploitation du SIARP.

Des techniques de gestion des boues différentes selon les stations

Dans toutes les petites stations du Vexin, le séchage et la collecte des boues s’effectuent toute l’année, à des rythmes différents et selon la taille des stations. Ainsi, par exemple, à Nucourt, les boues sont déversées sur un lit de séchage couvert chaque semaine, avant d’être ramassées et stockées dans un container à l’air libre (utilisées pour le compostage).

À Cléry-en-Vexin, les boues sont déversées également chaque semaine, sur un lit de séchage, avant d’être déposées sur un autre lit qui servira de « zone de stockage » avant l’évacuation annuelle.

« À Marines, poursuit Jérémy Lainé, la gestion des boues est réalisée à l’aide d’une autre technique : le lit planté de roseaux, où le végétal joue un rôle majeur afin de réduire considérablement la teneur en eau des boues et ainsi être moins dépendant des conditions climatiques ».

Une réglementation stricte impose son calendrier pour l’épandage des boues

Avant toute collecte des boues, spécifiquement pour l’épandage et le compostage, des analyses sont effectuées. « Nous vérifions si les déchets produits par la station d’épuration sont conformes pour être épandus dans les champs ou envoyés en compostage, en recherchant notamment les ETM (Éléments traces métalliques), comme le cadmium ou le chrome qui peuvent être présents dans les boues », souligne Alexandra Dupressoir, responsable d’affaires chez Veolia Agriculture France, prestataire du SIARP. 

L’arrêté du 08/01/98, modifié le 15/09/2020, fixe les prescriptions techniques applicables aux épandages de boues sur les sols agricoles. Cet arrêté définit la stabilisation comme « un traitement qui conduit à une production de boues dont la fermentation est, soit achevée, soit bloquée, entre la sortie du traitement et la réalisation de l’épandage ». C’est pourquoi, par exemple, dans le cas de la STEU de Marines, le lit de roseaux qui sera collecté dans l’année, fin août/début septembre, n’est plus alimenté en boues liquides depuis les mois de février/mars.

Zoom sur la collecte des boues à Marines

La STEU de Marines est la seule station gérée par le SIARP qui possède des lits de séchage de boues avec des roseaux. Chaque année, un seul lit est curé afin d’évacuer les boues pour de l’épandage sur des champs situés à proximité. Cette année, l’opération s’est déroulée les 4 et 5 septembre, après que le faucardage du lit la semaine précédente (fauchage des roseaux) pour faciliter le ramassage (les roseaux coupés se mélangent à la boue).

Durant deux jours, un tractopelle a curé le lit de roseaux jusqu’au sable, sur environ 1 à 1,50 mètre de profondeur, en prenant soin de ne pas arracher les rhizomes des végétaux afin qu’ils repoussent dans le lit ensuite, mais également pour ne pas avoir de risque de pousse dans les champs épandus.

Le balai de deux tracteurs a rythmé les journées de la STEU pour déposer les boues sur le champs destinataire de l’agriculteur. « Ce dernier doit être déclaré au préalable sur un plan d’épandage au niveau de la DDT (Direction départementale des territoires). Une convention est signée entre les parties prenantes. Nous établissons une cartographie pour ses parcelles avec des points de référence définis afin de réaliser des analyses de terre pour vérifier régulièrement la fertilité et la qualité des sols, assurer un suivi agronomique sur plusieurs années (analyse effectuée sur la parcelle tous les quatre ans). C’est l’agriculteur qui décide en fonction de ses cultures (colza, blé…) quelle parcelle doit recevoir l’épandage des boues. C’est un épandeur professionnel, possédant la cartographie de la parcelle, qui réalise cette étape pour l’agriculteur. Nous lui fournissons ensuite un bilan de l’épandage, les analyses effectuées sur son terrain. De plus, en parallèle, nous envoyons de notre côté un registre d’épandage à la DDT qui comprend notre activité de l’année, les tonnages évacués, leur destination… », conclut Alexandra Dupressoir.
Voir ci-dessous le carrousel de photos

En chiffres

Quantité de boues collectées

  • Avernes, Cléry-en-Vexin, Commeny, Le Perchay, Longuesse, Vigny : 47 tonnes de matières brutes soit environ 22,6 Tonnes de matières sèches (38 TMS en 2023)
  • Marines : environ 270 tonnes de matières brutes soit environ 49 Tonnes de matières sèches (54.5 TMS en 2023)

En savoir plus : la réglementation liée à l’épandage des boues

Selon l’arrêté cité ci-dessus, les plans d’épandage de boues sont obligatoires. Une fois établi entre le maître d’ouvrage de la station d’épuration et l’exploitant agricole, ils sont soumis à autorisation préfectorale, et leur pérennité est conditionnée par une traçabilité des boues et un suivi agronomique. En réponse à une demande citoyenne, le préfet se doit de rendre public le bilan des épandages. Les analyses de boues sont effectuées selon les normes de l’AFNOR, en amont de la collecte. Depuis la publication de cet arrêté, 44 Organismes indépendants (OI) chargés d’une Mission d’expertise et de suivi des épandages des boues (MESE) ont été créés, dont 37 au sein des Chambres d’agriculture.

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