Le SIG, un outil indispensable aux services du SIARP

Agent travaillant sur le SIG - Système d'information graphique du SIARP
Google Maps, navigateurs GPS, smartphone… la cartographie informatique est très présente dans la vie courante. Ce succès découle de l’usage de plus en plus répandu des Systèmes d’information géographique (SIG). Cet outil informatique est une composante essentielle du service Études et travaux du SIARP et une source d’informations pour les autres services du Syndicat. Découvrez cet outil aux services de nos missions.
Le SIG, c’est la colonne vertébrale du SIARP
Didier MOERS
Directeur général des services

Une phrase que rappelle régulièrement le Directeur général des services du SIARP. En effet, il n’y a pas un service, qu’il soit technique ou administratif, qui ne fasse appel à cet outil. Les demandes ne sont jamais les mêmes : consultation du patrimoine, étude pour des futurs travaux, lancement et intégration des inspections télévisées (ITV), des relevés topographiques ou des plans de récolement, établissement de convention pour des servitudes… Plongeons au cœur de ce système pour mieux appréhender toute son importance et son utilité.

Qu’est-ce qu’un SIG ?

Graphique illustrant les différentes couches d'un SIG - Système d'information graphiqueEt si on introduisait le sujet avec une petite définition ?
Un Système d’information géographique ou SIG (en anglais GIS, Geographic information system) est un système qui permet de recueillir, stocker, traiter, analyser puis mettre en forme des données géographiques, afin de faciliter la gestion et l’aménagement d’un territoire. Il est ainsi souvent utilisé pour cartographier les plans détaillés d’une ville, pour tracer précisément les réseaux de services d’intérêt public (ligne électrique, réseau d’eau potable ou d’assainissement…).

Les informations recueillies sont organisées par thématiques et affichées sous forme de couches.
La création de cartes et l’analyse géographique ne sont pas des procédés nouveaux, mais les SIG procurent une plus grande vitesse et proposent des outils sans cesse innovants dans l’analyse, la compréhension et la résolution des problèmes.

Les prémices du SIG au SIARP

C’est en 2004 qu’un de nos agents, Sophie DOVILLEZ, a débuté l’esquisse du premier SIG du SIARP, développé à l’origine avec une extension du logiciel de dessin AUTOCAD RESOCAD. « À l’époque, j’ai commencé par répertorier le patrimoine du SIARP, référençant un ensemble d’informations techniques – cotes, matériaux, état…. Un travail continu durant plusieurs années a permis de conserver une connaissance solide de nos réseaux. Cependant, les possibilités offertes par l’outil (tant sur son utilisation que sur l’interprétation ou analyse des données) restaient limités. Par exemple, l’interprétation du défaut repéré à l’ITV (Inspections télévisées) demeurait subjective selon la fonction de l’agent (exploitation ou travaux). Cette méthode de travail a trouvé ses limites petit à petit car l’évaluation n’était pas uniforme. Il y avait donc nécessité à faire évoluer notre SIG avec une vraie solution, offrant plus d’outils, d’objectivité et d’efficacité ».

Rémy POINT, recruté en septembre 2018, est le principal administrateur du SIG, épaulé par Mamadou DIANKO, arrivé en septembre 2022 pour un apprentissage d’un an au sein du service Études et travaux. Aujourd’hui, la solution SIG est déployée, utilisée et renseignée quotidiennement par les services du SIARP.

Comment fonctionne le SIG ?

« Au SIARP, un serveur est dédié au SIG, afin de ne pas dépendre d’un hébergeur de serveurs et disposer ainsi d’une plus grande liberté dans l’accès à nos outils » précise Rémy POINT. Ainsi, le SIARP dispose d’un SIG Web.

Chaque couche du SIG du SIARP rassemble des informations attributaires propres à elle. Dans un SIG, les couches sont rangées par ordre de visibilité :

  • Niveau inférieur : les couches surfaciques (polygone) (ex. : fond de plan type OpenStreetMap, photographie aérienne, IGN ; couches des aléas, des risques naturels, des parcelles cadastrales…)
  • Niveau intermédiaire : les couches linéaires (ex. : canalisations, des branchements…)
  • Niveau supérieur : les couches ponctuelles (ex. : signalement d’une intervention par la régie chez un riverain, regards, postes de refoulement…).

« La carte finale souhaitée résulte du traitement de l’ensemble des données (symbologie, filtrage des attributs…) » poursuit Mamadou DIANKO. Il est alors possible de varier l’échelle de la carte – dans les limites imposées par la précision des données – ou le type de projection géographique, voire de produire une représentation en perspective de la zone étudiée.

Par ailleurs, soulignons que cet outil n’est pas dédié uniquement au SIARP, puisqu’il peut se partager à d’autres utilisateurs extérieurs, en l’occurrence avec des prestataires comme SANET pour les curages et les ITV et prochainement, avec la CACP (Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise), par le biais d’une convention.

Comment est alimenté et utilisé le SIG ?

Tous les services techniques du SIARP sont utilisateurs avec l’usage de modules propres à leur service contribuant, de facto, à alimenter le SIG.

Le service Exploitation est un acteur important avec les inspections télévisées réalisées tout au long de l’année. « Je prépare en amont des plans simplifiés que va utiliser l’entreprise SANET pour les ITV, précise Guillaume GRANDROQUES. Ces plans servent de support pour les ITV. Les opérateurs renseignent au fur et à mesure, sur leur ordinateur de bord, les informations fournies par la caméra (état du réseau, visuels…). À l’issue de l’inspection, le bilan produit (fichier TXT, un rapport et un plan PDF, les photos et la vidéo) est intégré dans le SIG. »

Agent visualisant son écran et observant l'inspection télévisée de l'intérieur d'une canalisation du réseau d'assainissement
Caméra dans un regard d'assainissement entrant dans une canalisation
Vue de l'intérieur d'une canalisation sur un écran pendant l'inspection télévisée
Inspection télévisée dans une canalisation du réseau d'assainissement, vue sur écran de l'intérieur d'une canalisation

Toutes les données renseignées donnent un état général de la canalisation et permettent la mise en place d’un programme de travaux, qu’ils soient à réaliser en urgence ou à intégrer dans un programme pluriannuel de travaux élaboré avec le module INDIGAU.

Il faut garder en tête que celui-ci est une aide précieuse à la décision, compte tenu du fait que notre patrimoine est amené à grossir, poursuit mais cela ne doit pas forcément se substituer à notre perception du terrain et notre expertise.
Édouard DESOUILLES
Responsable du service Études et travaux
Travaux de chemisage (étanchéité de la canalisation sans ouverture de tranchée) sur un chantier du SIARP en 2022 à Saint-Ouen l'Aum^one
Travaux de chemisage d'une canalisation (sans ouverture de tranchée) - Saint-Ouen l'Aumône 2022

Le service Régie joue également un rôle de premier ordre, en remplissant ses formulaires d’intervention, de journée ou d’astreinte (données relatives aux types d’opérations – émanations d’odeurs, réseau bouché, fréquence…). Sur le terrain, l’application mobile QFIELD leur permet d’avoir accès aux plans des réseaux et les données associées, et ainsi de vérifier si leur intervention est légitime et du ressort du SIARP (réseau public ou réseau privé identifiable selon un code couleur).

Agent au-dessus d'un regard ouvert : observation du réseau d'assainissement pour compléter l'application Qfield qui permet de visualiser l'état des réseaux et des canalisations.
Repérage sur le terrain afin de noter l'état du réseau sur l'application QFIELD.
Application Qfield sur un téléphone portable permettant de visualiser les réseaux d'assainissement dans un quartier

Cette application est aussi un outil très précieux pour le service Études et travaux lorsqu’il se rend sur le terrain pour inspecter rue après rue, regard après regard, les réseaux qui ne sont pas encore référencés dans le SIG afin de les matérialiser (réseau eaux usées, eaux pluviales, branchements…). Ce qui est recherché, avant tout, ce sont les connexions entre les regards. Actuellement, il reste encore cinq villes sur lesquelles le patrimoine n’est pas dessiné dans le SIG : Us, Chars, Condécourt, Nucourt et Vigny.
Les ITV viendront ensuite compléter ce premier référencement avec des données plus concrètes (diamètre, matériau, profondeur, état…).

Par ailleurs, les plans de récolement, descriptifs détaillés des réalisations effectuées lors des campagnes de travaux (sur les réseaux ou lors de création de branchements), ainsi que les relevés topographiques effectués lors de la rédaction des SDA (Schéma directeur d’assainissement) par exemple sont aussi des données nécessaires au géoréférencement des ouvrages dans le SIG.

Canalisation d'assainissement percée ayant causé une fuite, entraînant des travaux d'urgence
Détection d'une fuite à Frémécourt - octobre 2022 - sur une canalisation
Réparation d'une fuite sur une canalisation du réseau d'assainissement à Frémécourt

Un agent devant son ordinateur utilisant le SIG - Système d'information graphiqueAutre service, celui de l’Instruction et contrôles. « Nous utilisons deux logiciels métiers, précise Marissa SYLVESTRE, responsable de ce service depuis le 1er juin 2023 : l’un pour la partie assainissement collectif (logement et industriel) et l’autre pour l’assainissement non collectif, afin d’importer toutes les données recueillies au cours de nos différentes missions. Chaque dossier traité par un agent pour une parcelle contient des données, un historique précis des demandes, des opérations effectuées ou à venir (demande d’urbanisme, de raccordement, de contrôle, rétroplanning…). Le tout complété par un code couleur pour indiquer la conformité ou non-conformité de l’ouvrage. Par ailleurs, les rapports envoyés aux particuliers sont extraits de ce logiciel, ce qui est très pratique. La partie cartographie est aussi très importante pour nous car nous pouvons faire des remontées d’informations à Rémy POINT sur des problématiques rencontrées sur le terrain. On contribue ainsi à l’amélioration constante du SIG, comme tous les services utilisateurs. »

Du côté des services administratifs, le service Juridique a parfois recourt au SIG pour consulter des plans afin d’établir des rétrocessions, de rechercher les potentielles servitudes ou encore dans le cas de contentieux.

Enfin, le SIARP peut alimenter son SIG, comme on a pu le voir, par des missions de terrain – très chronophages -, mais aussi par le biais des communes qui peuvent aussi transmettre des données si elles en disposent, ou en faisant appel à un géomètre.

 

Fiabilité des données, une échéance à l’orée 2026

Les administrations peuvent permettre au public de consulter en ligne une partie de leur base de données : il s’agit de l’open data (base de données ouvertes). « De notre côté, précise Edouard DESOUILLES, certaines de nos données sont accessibles, puisque nous sommes tenus chaque année, en tant que concessionnaire de réseaux publics, d’effectuer une déclaration au Guichet unique. »

Créé en 2012 (www.reseaux-et-canalisations.gouv.fr), cet outil numérique et dématérialisé permet de référencer et de connaître tous les exploitants présents sur une zone délimitée avant de réaliser des travaux.

Ce Guichet unique est accessible à tous, particuliers, entreprises ou collectivités. « Ainsi, poursuit Sophie DOVILLEZ, le SIARP utilise ce téléservice INERIS « Construire sans détruire » pour préparer les futurs chantiers. La DT que nous remplissons, est un formulaire qui a pour but de connaître pendant la phase études les différents réseaux et canalisations implantés dans l’emprise du projet. La DICT concerne la phase travaux. Cette déclaration permet de confirmer à l’entreprise le positionnement des concessionnaires afin de réaliser le marquage piquetage dans l’emprise des travaux. Ainsi, chaque exploitant est en mesure de nous transmettre lorsque nous les sollicitons (tout comme à un particulier) la localisation des réseaux existants et les recommandations particulières de

À l’orée 2026, toutes ces données (en zone urbaine) transmises devront être en classe A (la localisation indiquée pour les ouvrages rigides s’écarte de la localisation réelle au plus de 40 cm), conclut Édouard DESOUILLES, c’est la réglementation. Il existe actuellement trois niveaux de classement de A à C, du plus précis au moins précis. Nous mettons tout en œuvre pour répondre à cette échéance (la problématique se pose notamment pour les branchements plus difficiles à relever car pas forcément d’affleurant), très proche finalement car, en tant que concessionnaire d’un réseau public, nous serons tenus de fournir des informations précises dans le cadre des DT et DICT, que nous utilisons nous même, comme l’a précisé Sophie. »

Le SIG, pour finir, c’est un véritable outil collaboratif, vous l’aurez compris, qui repose essentiellement sur les services techniques du SIARP. Chaque agent a un rôle à jouer pour en faire un outil de précision, grâce à toutes les données renseignées. Les avancées technologiques permettront, dans le futur, d’affiner le SIG du SIARP.
Aujourd’hui, cet outil d’analyses de données permet à chaque service d’établir des statistiques pour abonder notamment le RPQS (Rapport sur le prix et la qualité du service), bilan annuel à produire chaque année par le SIARP. Mais dans le cadre du diagnostic permanent notamment, et dans de nombreuses autres applications, son utilisation sera croissante.

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