La station de Neuville-sur-Oise dispose sur son site d’une unité de cogénération qui fonctionne grâce au combustible renouvelable qu’est le biogaz. Celui-ci permet de produire à la fois de la chaleur et de l’électricité. La chaleur produite est réutilisée sur site tout d’abord pour le chauffage des digesteurs car les boues doivent être maintenues à une température avoisinant les 35°C et pour le chauffage des locaux administratifs. Enfin, l’électricité produite est revendue à EDF. En 2023, par exemple, les recettes liées à cette revente s’élevaient à 1 186 694,67 euros (oct. 2022 à oct. 2023).
Vers une évolution de technologie avec l’injection
La cogénération est une bonne technique de valorisation du biogaz. Cependant, cette technologie ne permet pas de l’utiliser à son plein potentiel contrairement à un autre procédé, l’injection. En effet, on constate des pertes d’énergie dans le process actuel et ses coûts d’entretien et de maintenance sont importants (casse, remplacement de pièces…).
À partir de cet état des lieux, le SIARP s’est interrogé sur un changement de technologie pour optimiser les process de la station et tendre vers un modèle plus vertueux pour celle-ci, pour l’environnement et répondre aux futures évolutions des normes réglementaires.
Une précédente étude d’opportunité avait été diligentée dans ce sens par CPA (Cergy Pontoise Assainissement, filiale Véolia) pour le compte de la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise et réalisée par GRDF. Cette première étude aura permis d’avoir une première approche des modalités de raccordement au réseau de gaz de ville (procédure, lieu d’injection…). Le SIARP, ayant repris en régie la station d’épuration le 1er juillet 2022, relance le « débat » en commandant cette fois une étude de faisabilité sur l’évolution de la filière de production de biogaz. L’objectif principal est donc d’étudier les prérequis à l’injection du biogaz, après épuration, produit sur la STEU. Le scénario principal à étudier est une injection du biométhane avec autoconsommation d’une partie du biogaz pour, a minima, les besoins énergétiques de la digestion.
Le mise en œuvre de cette étude permet d’envisager sereinement une fin programmée des travaux dans le second semestre 2027, ce qui correspond également à la fin du marché de gestion attribué à VEOLIA. Le renouvellement du prestataire pour l’exploitation de la STEU devra prendre en considération ces évolutions technologiques.
Autoconsommation : à la recherche de la moindre calorie
Le SIARP a lancé en 2023 un état de l’art qui a permis d’approfondir ses connaissances sur les technologies novatrices de production de biogaz encore peu démocratisées en France. Cette étape était indispensable pour établir les orientations possibles en termes de nouvelles technologies adaptées à la STEU de Neuville-sur-Oise. Après la mise en évidence du procédé d’injection, le SIARP souhaite que des scénarios d’augmentation de la production biogaz par hydrolyse thermique ou par carbonisation hydrothermale (technologies permettant d’avoir une meilleure préparation des boues à la fermentation et ainsi maximiser la production de biogaz) soient étudiés d’un point de vue technico-économique.
On sait par avance que l’injection est un procédé qui permettra ainsi de valoriser à la hausse le biogaz produit, à plus de 95 % de sa production et qu’elle produira des recettes plus conséquentes pour le SIARP. En décidant ainsi « d’ouvrir ses horizons », le SIARP a pu s’intéresser à de nouvelles technologies pour son combustible qui facilitent également la diminution du volume de boues. Une production de boue que le SIARP souhaite maintenir avec l’épandage, le compostage et donc, le retour au sol de ce sous-produit, en collaboration avec les agriculteurs.
Voir plus grand
Avec les dernières évolutions et transformations réalisées sur la STEU par VEOLIA, la production d’électricité réalisée par l’atelier de cogénération permettrait, si elle n’était vendue à EDF, de subvenir à plus de la moitié des consommations d’électricité de la station de Neuville-sur-Oise, ce qui est déjà un beau résultat, mais loin d’être suffisant. L’injection devrait pouvoir faire évoluer à la hausse ce chiffre, tout comme les autres procédés mis en exergue dans cette étude de faisabilité.
Il ne faut rien s’interdire. En effet, la STEU n’est pas seulement une usine de traitement des eaux usées, elle a, du fait de son activité, un potentiel à développer que le Syndicat aurait tort de ne pas exploiter. En tant que service public, nous nous devons d’avoir des équipements rentables, vertueux pour l’environnement et qui répondent aux normes réglementaires actuelles et futures
Le SIARP